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Faux et usage de faux

16/05/2021

Faux et usage de faux

Retour sur une matinée de fauchage collective, et pour certains de découverte d'un outil économe, fiable, toujours disponible et respectueux de l'environnement.

Samedi 15 mai 2021, malgré le long week-end de l’Ascension, une dizaine de chablaisiens, interpellés par le sujet du fauchage manuel, sont venus à Neuvecelle, armés de leur faux, pour en découdre avec les herbes hautes d’un jardin prêté pour l’occasion.
Delphine nous a présenté l’outil, ses subtilités, les différentes lames, la meilleure façon de taper sa faux. Les échanges avec les pratiques déjà existantes ou naissantes ont été fructueuses. Adresses utiles et documents de référence ont été partagés par la suite.

d'abord : régler

 

puis : aiguiser

 

et si besoin : battre

 

Christian nous a donné ses trucs de faucheur de longue date, Jean a prêté le banc à battre la faux, fabriqué par son père, Jacqueline s’est inquiétée de n’avoir pas de poignée haute, d’autres s’interrogeaient sur la ligne en vague du fil de leur faux, ou de l’impossibilité (apparente) de démonter leur lame. 

 

 

Banc à battre la faux et morceau de rail pour reprendre le fil

 

les bons outils pour taper la faux 
(martelet, enclumette et morceau de bois pour ne pas déformer l’enclumette)

 

Les gauchères ont excellé dans l’ambidextrie, et très vite chacun a compris la différence entre un fauchon et une faux mixte, et est devenu incollable sur les qualités comparées des pierres à aiguiser.

 

Un coffin de famille

(empli d’eau il se porte à la ceinture pour mouiller la pierre à aiguiser)

 

La partie pratique ayant lieu 200 mètres à l’ouest du point de ralliement, le voisinage a vu passer, quelque peu intrigué, les joyeux faucheurs, lame à l’épaule. Sûre que la rue n’avait pas vu ça depuis bien des décennies. Tranchant oblige, les distances de sécurité ont été respectées…

 

 

Comme pour tous les ateliers de L’agastache depuis l’hiver dernier, la météo nous a offert une trêve de pluie, et chacun a pu tester ses nouvelles connaissances sur le terrain. 

 

 

Une bonne odeur de menthe, d’origan sauvage et d’herbe fraichement coupée s’est vite élevée du jardin. Quelques faucheurs assis par terre, face à leur enclumette fichée en terre, osaient enfin battre leur faux, pour la bonne cause.

 

 

L’herbe restée sur place fera, aux prochains beaux jours, un foin précieux pour le paillage des jardins et la litière des poules.

 

 

Le terrain se prêtant bien à l’exercice, il y a de grandes chances qu’il devienne un champ d’expérimentation à l’automne prochain quand l’herbe aura repris de la hauteur. On prend vite goût à ces gestes amples et au bruit feutré de la lame sur les tiges hautes. 
On rêve déjà à toutes les belles matinées de fauchage que l’on va pouvoir faire, ici et là, dans l’avenir, clôturées par un repas goûtu au possible, comme L’agastache sait (et aime) vous en concocter.

 

Si on vous demande, sachez que l’on peut aussi écrire « faulx », c’est le dictionnaire qui le dit. Cela donne plus de noblesse à ce bel outil.