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Le printemps des oiseaux

22/03/2022

Le printemps des oiseaux

Les oiseaux sont de précieux auxiliaires au jardin. Le printemps signe leur grand retour.

Elle est bien connue l’impatience du jardinier. Aux premiers rayons du soleil, l’envie de sortir et d’agir est là. Pourtant la patience doit être de mise : l’hiver n’est pas fini. Pour s’en convaincre il suffit d’observer les oiseaux qui tournent autour des maisons : mésanges, pinsons et moineaux restent en petits groupes, en bandes qui enchaînent les points où la nourriture est présente, bien loin de leurs habitudes de solitude ou de couples de la belle saison.


C’est d’ailleurs un des petits plaisirs de l’hiver que de voir défiler à la mangeoire les pinsons, tarins, verdiers, chardonnerets, rouge gorge, sizerins, mésanges et autres accenteurs qui réduisent leurs distance de fuite, quittent les forêts et se rapprochent des maisons. 

 

Chardonneret - ©L'agastache

 

Ils sont malheureusement bien moins nombreux aujourd’hui et surtout bien moins divers, et bienheureux qui peut apercevoir encore le pic épeiche ou le pic vert alors que nous sommes dans un biotope parfait pour toutes ces espèces.
Le réchauffement climatique est passé par là et surtout l’usage croissant des pesticides qui détruit les espèces, modifie les régimes alimentaires et stérilise les couvées.

Les oiseaux sont un bien précieux en grand danger. Un jardin accueillant, des haies variées, du jardinage naturel et une belle diversité de plantes (n’arrachez pas tout en automne, laissez grainer cosmos et tagettes) sont autant d’atouts pour contribuer, à notre échelle, à une action positive pour les oiseaux.
Si vous nourrissez les oiseaux, n’arrêtez pas avant fin mars et la sortie des premiers insectes (pucerons, chenilles, etc....) : les oiseaux ont modifié leurs régimes alimentaires en ayant la capacité de digérer les graines (les mésanges en particulier) et quasiment perdu la capacité à digérer autre chose (chenilles, insectes, etc.…) qui constitue leur régime normal. Évitez donc les boules de graisse animale, qui stimulent le changement de régime et déstabilise les   oiseaux en avançant les phénomènes de reproduction en décalage avec la réalité de la saison.
Et pensez à noter vos observations. Un projet à réfléchir : établir ensemble un atlas des oiseaux d’hiver de la commune et pourquoi pas ensuite celui des oiseaux nicheurs, des migrateurs et des visiteurs rares (il y en a).

 

Avril, le meilleur moment
Les fauvettes sont parmi les tous premiers migrateurs à revenir dans nos jardins, la fauvette à tête noire est sans doute la plus facile à repérer…à l’oreille. Une phrase mélodieuse et surtout très puissante signale son arrivée. On l’entendra régulièrement toute la journée jusqu’à mi juin avant de voir les adultes occupés à leurs nichées dans les buissons. Mâles avec un petit bonnet noir et femelles et jeunes avec le même bonnet mais brun roux.

 

Fauvette noire - ©Flickr

 

Autre arrivant repérable d’abord à son chant, le serin cini. Un tout petit oiseau gris rayé avec du jaune aux ailes  qui émet une stridulation régulière très aiguë. Souvent perché sur les fils, on peut le confondre avec le chardonneret, beaucoup plus coloré et au chant différent qui arrive peu après lui.

 

Serin cini - ©P.M Epiney (Flickr)

 

Parmi les timides discrets et cette fois au chant difficile à reconnaître sauf pour les spécialistes, le pouillot fitis fait lui aussi partie de ces premiers arrivants remontant d’Afrique pour passer l’été chez nous. Gris olive et fort menu, il circule dans l’ombre des arbres, plutôt en hauteur et ne se repère qu’à son agitation incessante.

 

Pouillot fitis - ©Gaëtan Mineau (Flickr)


Et pour les impatients des beaux jours, les hirondelles font leur arrivée par vagues successives, d’abord présentes sur le lac et dans les roselières puis partout en fonction des premiers vols de moucherons et autres moustiques.
Pour les amateurs  et observateurs attentifs, l’ordre de succession d’arrivée dans la famille «hirondelle» est souvent le suivant :  martinet  alpin  (grand, très rapide, ventre  blanc),  hirondelle   de  rochers   (petite,  brune,   collier  clair),   hirondelle   de fenêtres  (noire et blanche) puis  hirondelle de  cheminée  (la «classique avec ses longs filets de queue).
Et comme  d’habitude, il   est   toujours   utile  de  noter   les   observations, la date et l’endroit. C’est aussi un moyen simple de suivre l’évolution des saisons et les effets du changement du climat.