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Juin au nichoir

26/05/2022

Juin au nichoir

En juin les oiseaux nichent et se font discrets en attendant les éclosions.

Les grosses chaleurs de ce mois de mai préfigurent ce que sera juin : calme et discrétion chez les oiseaux, il fait bien trop chaud pour dépenser de l’énergie à chanter et à défendre un territoire. 
D’ailleurs ils ont bien d’autres choses à faire et les imprévoyants qui n’ont pas réservé leur zone à grand coups de chants , cris et autres manifestations bruyantes sont déjà dans la perspective du départ. Pour eux, la nichée ce sera pour l’an prochain.

 

Mésange bleue - ©okimh67 (Flickr)

 

Pour ceux qui sont installés, la fabrication des nids occupe largement les journées (2000 plumes dans un nid de mésange à longue queue soit autant de voyages vu la taille de la bestiole). La prudence est d’ailleurs de mise car les pies, les geais et les corneilles guettent ces passages réguliers et ne manquent jamais d’aller piller les œufs ou les poussins des imprudents.
Donc le silence est de mise en juin sauf en soirée où les merles annoncent leurs deuxième ou troisième nichée et les rossignols, bien à l’abri sous les buissons se font entendre encore un peu.

 

Miam - ©fra298 (Flickr)


Pour l’observateur, le mois de juin fait plus appel à l’œil qu’à l’oreille : les va et vient des mésanges (bleues et charbonnières), les vols de chardonnerets vers les haies ou les plongeons des merles dans les broussailles indiquent les nids et les becquées d’insectes, chenilles ou papillons, la toute fraîche naissance des oisillons.
Bien entendu, pas question de déranger, d’écarter les branches pour mieux voir, ce serait laisser la voie ouverte aux chats et autres croqueurs de nichées.

 

Dans notre commune riche d’un passé boisé de châtaigniers et riveraine du lac, un drôle d’oiseau devait nicher autrefois qu’il serait intéressant de rechercher aujourd’hui : le Harle bièvre.

 

Harle bièvre mâle - ©peuplier (Flickr)

 

C’est un canard bien particulier, en limite de son aire de répartition, adepte des nids dans les vieux arbres et en particulier les chênes et les châtaigniers qui offrent des branches creuses et des cavités suffisamment grandes pour l’accueillir.  Doté d’un bec crochu, long et porteur de « dents », le mâle est l’un des plus beaux canards du lac : tête vert mordoré, bec rouge sang, dos vert et blanc et pattes rouges . Pour une fois la femelle n’est pas en teste : tête rousse avec une jolie huppe, gorge blanche et dos gris, ce sont tous deux des plongeurs adeptes de poisson.
En mai ils survolent les forêts et cherchent dans les grands arbres les cachettes possibles. A la naissance, les poussins sautent du nid dans le vide, atterrissent comme ils le peuvent sur le sol forestier et suivent leur mère par les chemins, routes et ruisseaux jusqu’au lac.
Qui peut se vanter aujourd’hui d’avoir vu ce défilé de boules de plumes ? Il devait pourtant être fréquent entre les marais de Neuvecelle, le long du Forchex et des chemins menant au lac.