29/04/2021
La petite pimprenelle, Sanguisorba minor est une plante vivace aromatique de la famille des Rosacées, poussant en touffe rhizomateuse rustique, à port rampant avec des feuilles persistantes pennées en rosettes à la base, et des folioles très dentés.
La pimprenelle doit son nom latin de Sanguisorba à ses vertus médicinales : sanguis (sang) et sorbere (absorber), elle serait capable de faire cesser les hémorragies, de cicatriser les brûlures, d’apaiser les coups de soleil et les petites plaies.
La pimprenelle est hémostatique (interne et externe), vulnéraire et diurétique. Ses propriétés astringentes calment la diarrhée et les troubles intestinaux.
On pensait autrefois que la pimprenelle protégeait celui qui en portait sur lui, et préservait de la trahison. Dans les maisons, elle éloignait les maladies et les accidents.
La petite pimprenelle pousse spontanément dans les prés de terre pauvre, et elle n’a pas besoin de beaucoup d’eau. Ses petites fleurs sont autant de petits pompons rouge foncé au sommet de hampes. Elle fleurit de mai à septembre et pousse jusqu’à une altitude de 2 000 m. A Neuvecelle elle est bien implantée, y compris dans les plates-bandes de l’avenue de Milly, pourtant soumises à rude épreuve (mais ne la cueillez pas en bord de route, elle y subit trop d'assauts canins, poussiéreux et automobiles pour rester correctement comestible).
Elle était cultivée autrefois dans les potagers, comme condiment, au même titre que le persil. Pour retrouver spontanément la pimprenelle dans votre jardin, il suffit parfois d’espacer les tontes pour retrouver dans un espace laissé à lui-même toute la richesse botanique oubliée de nos gazons trop bien coiffés.
Vous pouvez aussi la semer au printemps ou en automne sous châssis froid. Ou bien en offrir au voisin en divisant les touffes. La pimprenelle résiste bien aux hivers rigoureux en terrains secs.
On récolte les feuilles de mai à septembre, et les racines à l’automne.
De petite taille, elle s’acclimate à la culture en pot sur un balcon ou une terrasse, dans un carré de plantes vivaces condimentaires, et même en bordure ou en rocaille. Un bon caractère en quelque sorte.
Pour bien la savourer, couper les feuilles au fur et à mesure des besoins. Celles-ci se consomment fraîches, car elles perdent leur bon goût de concombre en séchant.
Les pimprenelles sont utilisées quand leurs feuilles sont jeunes. Finement ciselées, elles rehaussent une salade ou un plat de crudités, et ajoutées à une soupe elles peuvent remplacer avantageusement l’épinard.
Les fleurs, à la saveur de noix verte, agrémentent les salades, les fromages blancs aux herbes, les omelettes, les potages, les mayonnaises, les sauces.
La pimprenelle est un des ingrédients de la Frankfurter grüne Sauce (la sauce verte de Francfort).
Accueillons donc largement à notre table cette délicieuse semi-sauvageonne, riche en vitamine C, qui, pendant des mois et bien avant la récolte des concombres, nous offre la fraicheur de sa saveur piquante.
Et ne vous inquiétez pas, il est impossible de la confondre avec quoique ce soit d’autre, si ce n’est avec sa grande sœur Sanguisorba officinalis, la grande pimprenelle, qui a le même goût et les mêmes vertus. Qu’on se le dise !
Recettes express
Pimprenelle à la grecque
Du fromage blanc (ou du yaourt végétal)
Un bon bouquet de feuilles de pimprenelles, sel et poivre.
Effeuiller et hacher les folioles. Mélanger avec le fromage blanc. Saler, poivrer. On peut répartir la préparation dans des verrines ou la servir accompagnée de crudités et de tranches de pain grillé. Variante : ajouter une cuillère d’huile d’olive.
Tartinade de pimprenelle
Comme un pesto, en remplaçant le basilic par des feuilles de pimprenelle.
Soit : pignons de pin, parmesan râpé, huile d’olive, sel, gousse d’ail (facultatif), et un gros bouquet de pimprenelle. Mixer le tout. Déguster sur des crackers, du pain des fleurs, du pain grillé…
09/04/2021
COTES DE BLETTES
Beta vulgaris var. cicla
La culture des blettes (ou bettes ou poirées) remonte fort loin : les Grecs et les Romains les adoraient déjà. La blette ne devint populaire en France qu’au Moyen Age avant que sa culture ne se répande à partir du 17e siècle.
De nos jours, ce sont surtout les variétés à larges côtes blanches qui sont cultivées dans nos jardins. Il en existe cependant des colorées qui illuminent nos jardins de leur palette de rose, rouge, jaune et orange.
Les tiges de ces variétés sont délicieuses cuites à la vapeur et agrémentées d’une sauce à l’huile relevée d’un peu de vinaigre ou de citron.
Pour arriver jusque là :
** Semer en godets, en mars, avril, mai
Après les dernières gelées et lorsque les plants ont 5 à 6 feuilles, repiquer avec la motte avec un espacement de 30 cm.
** Semer en place, de mai à juillet
Lorsque les plants ont 5 à 6 feuilles, éclaircir à 30 cm en conservant le plus vigoureux. Les plants en surnombre peuvent être repiqués.
La levée se fait en 7 à 11 jours.
Ses besoins en eau sont modérés, mais s’il aime le soleil, ses pieds sont sensibles à la chaleur. Alors paillez dès que les plants feront 10 cm de hauteur afin de conserver l'humidité au sol. En été, arrosez pour que les feuilles restent tendres.
La récolte a lieu environ 10 semaines après le semis, de juin à décembre.
Récolter les côtes dès qu'elles sont bien charnues, et ce jusqu'aux gelées hivernales. En hiver, buttez les pieds et paillez pour que les cardes conservent leur saveur.
La semence de côte de blette est un glomérule comprenant 2 à 6 graines. Les glomérules peuvent être récoltés individuellement au fur et à mesure de la maturité. On peut également couper les branches afin de les mettre à sécher dans un endroit protégé, sec et bien ventilé.
Les semences de côte de blette ont une durée germinative moyenne de 6 ans mais elles peuvent être conservées jusqu’à 10 ans, voire plus.
Si vous n’avez pas inclus les côtes de blettes dans votre plan de potager, passez donc à la Grainothèque de Neuvecelle.
Nous recevons régulièrement des semences de ce légume haut en couleurs.
28/03/2021
L'anglaise, simple ou compliquée, l'écusson, la couronne, et quelques autres n'ont plus de secrets pour les participants aux 2 ateliers greffe. Merci à Paul Dumas des Croqueurs de pommes et à Corinne Dousse d'avoir partagé leurs connaissances.
Quelques membres de L'agastache avaient récolté sur Neuvecelle et sur Lugrin des greffons de pommiers, poiriers, pêchers réputés pour leur qualité (souvent des variétés anciennes) en février dernier. Entreposés soigneusement au nord dans le sable, ils ont attendu jusqu'à maintenant de se transformer. Avaient été également achetés des porte-greffes, une denrée rare cette année, mais nous avons quand même trouvé, juste à temps, un stock encore disponible en Anjou. Ouf.
Paul et Corinne nous ont transmis tout ce qu'il fallait savoir sur le greffage. Et les participants ont été bien concentrés sur la prise de notes.
Après une paire d'heures de pratique, de nouveaux greffeurs sont nés en même temps que leur arbre.
Nous prévoyons de faire 2 nouvelles sessions sur la question de la greffe d'arbres fruitiers en août 2021.
Restez aux aguets (ou abonnez-vous à notre newsletter en nous envoyant un message à contact@lagastache74.fr).
A bientôt.
08/03/2021
Sous un soleil timide et encore hivernal, une dizaine de participants a pu s'initier à la taille douce des arbres fruitiers (à pépins) sur les pommiers et poiriers du jardin qui nous accueillait à Neuvecelle.
De l'affutage et de la désinfection des sécateurs et ébrancheurs (si possible pas à enclume pour éviter les écrasements), en passant par les bons gestes de coupe, rien n'a été oublié. Calendrier lunaire, observation des rameaux, grands principes de taille, conseil d'ouvrages à consulter, Gilles n'a pas été avare d'informations.
Le but : une fois la taille finie, l'arbre ne doit pas donner l'impression d'avoir été taillé. Une gageure ? Oui et non. Quelques pistes :
Bref, tailler juste mais pas trop, en douceur quoi. Tout un art.
Trois heures plus tard, tout le monde est reparti en sachant comment intervenir désormais sur ses propres arbres, modérément mais régulièrement.
La démonstration a été suivi par deux nouveaux adhérents de l'association : le chat de la maison et une coccinelle.
Que ceux qui n'ont pas pu venir se rassurent : nous organiserons tous les ans des ateliers de taille douce des fruitiers, un art nécessaire pour vivre en bonne intelligence avec ceux-ci et leur assurer une longue et fructueuse vie.
04/03/2021
Vendredi 19 février, François et Samuel de l’Atelier des Alvéoles ont rencontré Chloé et Hugo les porteurs du projet de la micro-ferme de Neuvecelle, qui répond au joli nom de Jardins de Solune.
Ce temps a été consacré à échanger sur les ressentis, les observations du terrain, les projections, mais aussi sur l’écologie du lieu : relation avec les propriétaires, les voisins, les habitants, etc. Rien n’a été oublié dans ce tour d’horizon pragmatique, afin que le projet parte sur bonnes bases, depuis les ressources disponibles jusqu’à la façon de travailler ensemble. Les expériences des intervenants ont été particulièrement riches d’enseignement, avec leur lot d’astuces et de conseils.
Samedi 20 février, tout était prêt pour accueillir la dizaine de participants chablaisiens (et un chien) rejoignant la réflexion. Les objectifs de la journée étaient d’observer le terrain pour en tirer des constats sur l’eau, la circulation des hommes et des animaux (les sangliers ont bien labouré le terrain par endroit), la topographie et les courbes de niveaux, la météo, la nature du sol, les plantes présentes.
Sur le terrain les petits groupes ont appris le maniement du compas égyptien et de la lunette de géomètre. Le but était que chacun ressente le terrain, individuellement et intuitivement. Les observations ont été mises en commun ensuite sur les cartes.
La journée s’est poursuivie par une évocation des cinq zones en permaculture, où l’humain se positionne au centre, ainsi que du motif de succession écologique afin de concevoir au mieux cet espace dans le temps.
En fin de journée, avant de repartir dare-dare avant l’heure du couvre-feu, chacun s’exprime sur les « plus » (pépites) et les « moins » (cailloux) de la journée. Apparemment la mine a un bon filon de métal précieux.
Dimanche 21 février, le beau temps aidant, les participants ont eu envie de mettre un peu les mains dans la terre, et le programme s’est adapté en proposant un temps d’atelier pratique au jardin : récolte de greffons, boutures et semis.
Trois groupes se sont ensuite constitués pour poser les bases du design du projet avec toutes les informations récoltées : efficacité des cinq zones, relevés de terrain, plan des secteurs et structures nécessaires au fonctionnement du lieu. Chaque groupe a pu laisser parler sa créativité, et présenter son projet en fin de journée. Les points communs et opposés ont été listés et discutés.
Parmi beaucoup de thèmes abordés, en vrac : l’importance du rapport temps-énergie pour avoir une vision au long terme, les motifs universels déjà présents dans la nature (patterns) que l’on retrouve comme éléments structurants du design, l’art d’utiliser l'énergie existante pour optimiser ou minimiser son effet, etc.
Grâce aux fruits de cette réflexion partagée, la micro-ferme des Jardins de Solune va peaufiner son plan d'installation et inaugurer le printemps sous les meilleurs auspices.
Sinon quoi ? Et bien aux pauses les repas concoctés par Gaël ont mis les papilles en émoi, ça a papoté pas mal sur la terrasse au soleil, les intervenants ont généreusement partagé leurs expériences, et chaque participant a pu repartir avec un petit plus à greffer dans son propre projet de vie.
La perma c’est extra, et des ateliers comme ça on en refera !